Festival du Regard

Festival d'art photographique parisien






Thierry Cohen

Villes éteintes

De 2010 à 2012, Thierry Cohen a travaillé sur une série de photographies destinée à sensibiliser l’opinion publique sur le phénomène de pollution lumineuse, « Villes éteintes ». Pour ce faire, il a imaginé les plus grandes mégalopoles – Paris, Tokyo ou encore New-York, notamment – sans la pollution lumineuse qui les caractérise. Pour montrer ces « villes éteintes », le photographe a voyagé dans différents déserts d’Asie, d’Amérique du Sud et d’Afrique pour photographier les ciels qui correspondent aux latitudes de ces villes, et restituer dans ses photos l’aspect naturel qu’auraient ces villes si elles étaient exemptes de toute lumière artificielle. L’approche du photographe est ici très graphique, avec une inversion des codes classiques des paysages urbains nocturnes : les villes, souvent inondées de lumières artificielles, sont ici travaillées comme des blocs sombres, tandis que le ciel étoilé, tel qu’il apparaît dans la nuit sans pollution lumineuse, reprend son rôle de source lumineuse. Cette opération est rendue possible par le fait que « la voûte étoilée qui surplombe un site donné est superposée au paysage urbain d’un tout autre lieu », conférant à ces photo-graphies une dimension proche des films de science-fiction.
Le photographe réussit ainsi à nous faire voir ce que l’on sacrifie en faveur d’une urbanité sans limites.

Les « Villes éteintes », Darkened Cities, ont été exposées à travers le monde dans de nombreux musées, festivals et galeries. La série a fait l’objet d’un ouvrage aux Éditions Marval en 2012.

Né en 1963, Thierry Cohen est photographe depuis 1985 et, dès la fin des années 80, pionnier dans l’utilisation des techniques numériques. En 2006, il décide de se consacrer essentiellement à ses travaux personnels. Il s’intéresse à l’impact des activités humaines. En 2008, avec sa série « Binary Kids », il interroge sur l’avenir des prochaines générations face aux réseaux et aux technologies numériques, sur l’origine et les conséquences de la croissance.

Depuis 2012, entre mégapoles et déserts, il poursuit la réalisation de Villes éteintes, tout en travaillant sur de nouveaux projets. Carbon Catcher, série en cours depuis 2018, questionne la relation de l’humain à son habitat et le rôle des forêts comme puits de carbone essentiel pour endiguer le réchauffement climatique.

En 2020, lors du grand confinement, il réalise « Cutting Edge », trace d’un confinement particulier, le sien, en écho à un confinement quasi mondial, qui raconte un changement radical, celui de notre relation au vivant, les premiers temps de l’exploitation de la «Nature», et l’amorce de sa destruction progressive.

Les œuvres de l’artiste sont détenues dans des collections privées et publiques en France comme à l’étranger. En France notament, à la Maison Européene de la Photographie, Musée Carnavalet et L’Hôtel des Arts à Toulon.

Il est représenté par la Galerie Esther Woerdehoff à Paris et la Danzinger Gallery.

Lieu d'exposition: Centre Commercial des 3 Fontaines – Cergy 3