Festival du Regard

Festival d'art photographique parisien






Philong Sovan

City Night Light

City Night Light marque l’achèvement de dix années de photographie par Philong Sovan, jeune photographe cambodgien talentueux, sur la vie nocturne dans son pays. Son travail débute en 2010 à Siem Reap. Proche des temples d’Angkor, la ville bat au rythme du tourisme pendant la journée. Le photographe se demande alors à quoi ressemble la cité une fois que les touristes sont endormis et que l’éclairage public inexistant la laisse dans l’ombre. De quartier en quartier, il circule inlassablement sur sa petite motocyclette, débusquant dans la lumière de son phare un monde qu’il ignorait. Sa quête s’étend bientôt à Phnom Penh. Dans une écriture photographique tout en couleurs denses et en cadrages précis, jouant avec les faibles lumières de l’activité humaine augmentées seulement de celles de son véhicule, il dresse de la vie urbaine cambodgienne un portrait dense et flottant à la fois, et plein d’étonnement pour les personnes dont il partage brièvement l’existence. « Malgré ses plus de deux millions d’habitants, la ville, en dehors des grands axes de ses boulevards transversaux et des quais où se regroupent bars et restaurants qui bénéficient d’un éclairage urbain relatif, est plongée dans le noir, chaque jour, après la tombée de la nuit, vers dix-huit heures. Pourtant l’activité ne cesse pas. Petits restaurants faiblement éclairés, couples d’amoureux, veilleurs de nuit, joueurs de cartes ou de Go, groupes d’amis buvant de l’alcool autour d’une table basse sur le trottoir, familles terminant leur dîner devant leur maison, enfants ramassant des cannettes vides qu’ils revendront, d’autres sniffant de la colle sur un banc non loin de quelques pochards qui n’ont pas réussi à rentrer, livreurs fonçant vers le marché de nuit aux légumes, artisans travaillant tard, petits groupes de jeunes juchés sur leurs deux roues, entre autres, s’offrent au regard de celui qui prend le temps d’aller à leur imprévisible rencontre en explorant les surprises de la ville.
Le moyen de locomotion le plus courant au Cambodge est la petite moto. A Siem Reap, alors qu’il cherchait à définir comment il allait traiter de la nuit, Philong Sovan découvrit en sillonnant les rues que le phare de sa moto accrochait dans le noir des scènes qu’il ne soupçonnait pas. Il sut très vite que ces « apparitions » seraient son sujet. Et il décida d’éclairer avec le phare de sa moto ce qu’il voulait photographier. Avec humour, il se compare parfois au chasseur qui éblouit le lapin dans le faisceau lumineux» écrit Christian Caujolle qui a découvert le travail de Philong Sovan.

Né en 1986 au Cambodge, Philong Sovan s’initie à la photographie avec son compatriote Mak Remissa. Photographe au journal The Phnom Penh Post jusqu’en 2011, il obtient une bourse d’étude à Paris, à l’École Louis-Lumière en 2012-2013. Parallèlement à des travaux de commande, il se consacre aussi à ses projets personnels. Les photographies de Philong Sovan ont été exposées dans le monde entier : Photo Phnom Penh (2009, 2010 et 2013), Biennale Photoquai du musée du Quai Branly à Paris (2011), Hôtel de la Paix à Siem Reap (2011), Institute of Contemporary Arts de Singapour (2012), World Event Young Artist Festival à Nottingham (2012) dans le cadre du projet « Ma Samaritaine 2013 » dont il est lauréat, Getxophoto festival en Espagne (2015), Friche la Belle de Mai à Marseille dans le cadre des Rencontres d’Arles (2019) ainsi que dans différents festivals en France, Italie et Suède. Il est régulièrement publié dans la presse cambodgienne et internationale. Son travail City Night Light vient de faire l’objet d’une exposition au théâtre de la Passerelle à Gap et d’un livre aux editions Le Bec en l’air accompagné d’un texte de Christian Caujolle.

Représenté par les galeries Lee (Paris) et Batia Sarem (Siem Reap).

Lieu d'exposition: Centre Commercial des 3 Fontaines – Cergy 3