Festival du Regard

Festival d'art photographique parisien






Evgenia Arbugaeva

Hyperborea

Hyperborea est un projet au long cours réalisé entre 2013 et 2020. La photographe russe a voyagé dans trois avant-postes de l’extrême Nord de la Russie où la nuit polaire dure plus d’un mois.

Evgenia Arbugaeva a grandi dans la ville portuaire isolée de Tiksi, sur les côtes de la mer de Laptev, en Russie, et bien qu’elle soit maintenant basée à Londres, elle reste profondément attachée à son lieu de naissance. Son travail se situe souvent dans la tradition du réalisme magique, et son approche combine les styles documentaire et narratif pour créer une iconographie visuelle enracinée dans l’expérience réelle, mais résonnant avec la fable, le mythe et le romantisme.
Hyperborea rassemble trois « chapitres » présentant des histoires visuelles de la vie quotidienne dans l’Arctique russe. Le premier, Weather Man (2013), documente la vie de Slava, un chef de station dévoué vivant dans la solitude dans un poste météorologique isolé du Grand Nord.
En 2018-19, soutenue par une bourse de la National Geographic Society, Evgenia Arbugaeva est retournée dans la région, se rendant dans trois autres avant-postes de l’extrême nord de la Russie : un phare sur la péninsule isolée de Kanin, peuplé uniquement par les gardiens et leur chien ; Dikson, une ville fantôme aujourd’hui abandonnée suite à l’effondrement du bloc russe qui a donné lieu au formidable spectacle des aurores boréales lors de son séjour (rude au niveau de la température : -40° et nuit noire) ; et enfin la région extrême-orientale de Chukotka, où vit la communauté tchouktche, trois-cents âmes, qui conserve les traditions de ses ancêtres, vivant de la terre et de la mer avec la viande de morse et de baleine pour principale alimentation. Elle y trouvera des morses échoués par milliers que le réchauffement climatique a privé de banquise.
Chaque série d’images révèle à la fois la fragilité et la résilience de la terre arctique et de ses habitants, éclairant les liens entre la nature, le ciel, la terre, la lumière, l’obscurité et montre les menaces que fait peser le changement environnemental. L’Arctique russe, avec ses nuits blanches infinies, ses effets lumineux aussi étranges que magiques, ses terres riches en minéraux et en ressources naturelles, est la manifestation vivante de ce royaume légendaire, ce qui ne fait qu’ajouter à son attrait pour la photographe : « J’ai toujours été fascinée par les premières cartes de l’Hyperborée et par la façon dont l’Arctique était vivant dans l’imagination des gens avant même qu’ils n’y mettent
les pieds. Il continue d’être associé à la magie et au sublime. »

Evgenia Arbugaeva est née en Sibérie en 1985 où elle a vécu jusqu’à l’âge de 8 ans. Après avoir obtenu son diplôme en gestion d’art à l’Université Internationale de Moscou, elle s’installe à New York. Elle y suit les cours de photographie documentaire au International Center of Photography (2009). En 2010, elle décide de travailler sur des projets personnels en Sibérie.
Dans sa série la plus célèbre, elle suit une jeune fille nommée Tanya, qui vit à Tiksi et dont les intérêts et le sens de l’aventure ressemblent à ceux d’Evgenia à cet âge. Pour réaliser ces photographies, Evgenia Arbugaeva s’est inspirée de caricatures
de l’époque soviétique, qu’elle a trouvé dans des livres pour enfants dans la bibliothèque de Tanya.
Cette série lui a valu le prix du Magnum Emergency Fund en 2012, et le prix Leica Oskar Barnack en 2013.
En 2012, elle obtient sa première commande du National Geographic pour photographier des chercheurs de défenses de mammouths sur les îles de Novossibirsk dans l’océan Arctique.
En 2015, elle reçoit le ICP Infinity Award, Young Photographer. Aujourd’hui, Evgenia Arbugaeva vit entre la Russie et Londres.

Evgenia Arbugaeva est représentée par la galerie in camera, Paris.

https://www.evgeniaarbugaeva.com/ Lieu d'exposition: Centre Commercial des 3 Fontaines – Cergy 3